Un beau poème sur l’Ultimate, par Antoine. Ca date de 2007 mais on ne s’en lasse pas !
Mesdemoiselles, messieurs, le mois de mars semble poindre le bout de son nez et de ses giboulées. C’est synonymes de beau temps, de redoux, de “j’enlève le manteau mais j’reste en pull”… en gros ça sent le printemps.
et là si vous aimez ce que vous faites, vous devez sentir l’envie de toucher un frisbee… sinon, c’est que vous n’êtes pas prêts. “prêts pour quoi? changer ma montre d’heure? bah on est pas rendu a l’équinoxe gros naze!” non, c’est que vous n’êtes pas prêts à jouer à l’ultimate tout simplement. car l’ultimate, c’est un sport qui prends sa dimension quand il se joue dehors, sur de la pelouse.
Si vous trouvez qu’un terrain de hand est minuscule, si vous vous sentez à l’étroit dans un gymnase autant que dans votre slip (ou string), si vous aussi ca vous emmerde de voir des matchs où en 2 longues on marque un point quasi systématiquement, alors bienvenue au club. car vous n’avez peut-être encore rien vu… je parle aux gens qui débutent cette année en particulier.
j’ai pas la parole d’un vieux sage qui court plus à la JB, j’ai pas toute la classe américaine d’un prez, j’ai pas tout la foi d’un cardinal, ni l’expérience de la survie d’une moole ou d’un dauphin, d’un scarab ou d’un coach (animal bizarre, le kotch) (<--- liste non exhaustive), mais je peux vous jurer que vous n'avez rien vu. que si vous aimez déjà le frisbee vous allez l'aduler et l'adorer, que si vous transpirez sur un terrain qui fait 20m de long vous allez vous assécher sur un terrain qui en fait 60 (sans les zones), que si vous aimez les teufs dans les gymnases, vous adorerez les weekends vins et bbq dans les campings... bref si vous voulez voir a quoi ressemble l'ultimate en vrai, il faut venir le pratiquer là où il a toute la place de s'exprimer... dehors! le frisbee qui vole et brille au soleil, qui remonte quand ya du vent, qui glisse quand il pleut que tu dois diver dans la boue pour aller le chercher, les filles en brassière sur le bord du terrain et qui scandent ton nom, les bouteilles d'eau en cul sec, les parasols les glaces les bières les short et les crampons, c'est tout ça l'ultimate, et c'est seulement dehors. mais pour tenir plus d'1h30 sur un terrain, soyez sur qu'il faut parfois faire abstraction de tout le decor... faire abstraction de jeanlouis qui sbouffe un sandwich merguez moutarde sur le bord du terrain, de jocelyne qui boit un oasis frileux en maillot de bain lunette noires, faire abstraction de cette cuisse qui te tires tant, ou de cette ampoule qui te lance... et ça, ça s'apprends... alors dorénavant, il n'y a que peu d'excuses pour louper les entraînements du mercredi et du dimanche. car si vous voulez avoir la fierte de ne pas avoir fait qu'un passage éclair en N2 comme j'ai pu ressentir l'an dernier, si vous voulez progresser, et encore plus aimer ce sport, les gueules de bois ne seront plus des alibis corrects, zavez qu'a vous cuiter le vendredi soir! l'indoor c'est terminé les stix! normalement, tout entrainement indoor devrait être proscrit quand il s'agit de jouer dehors... a moins que cela soit un entrainement pompes abdos, sprint et montée de genou avec quelques lancers pour sentir encore un peu mieux le spin que tu devra donner qd tu veux lancer contre le vent. les tactiques d'exterieur ne sont également pas reproductibles en intérieur... pas de place! tout ça pour dire que dorénavant, oubliez les frisbee qui touchent les panneaux de basket, oubliez les gradins à 10cm de la ligne, les tapis pour pas que vous vous éclatiez contre la table de marque, et bonjour l'herbe, le soleil, l'eau, les casquettes et l’ultimate.